Cheminots de France, encore un crime de la Gestapo. L’Union des Comités Populaires des Cheminots de France. [Avril 1943]. Tract communiste typographié au plomb. 16 x 22 cm. Rés. G. 1476 (IV-33) fo 1334.
Le trait le plus remarquable de la propagande communiste est lié à l’usage qu’elle fait de la mémoire. Le Parti cultive sciemment sa légende en édifiant, puis en pérennisant sa propre mémoire héroïque. En témoigne ce tract sur les cheminots Pierre Sémard, Jean Catelas (un des protagonistes de la demande de reparution de L’Humanité auprès des autorités allemandes à Paris en juillet 1940 qui sera de ce fait rapidement effacé du panthéon des cheminots héroïques), Chrétien, Georges Wodli (tous arrêtés à des dates et dans des circonstances très différentes mais réunis dans un même hommage en tant que cheminots).µPierre Sémard, secrétaire général du parti communiste français de 1924 à 1928, secrétaire général de la Fédération des cheminots, fut arrêté le 20 octobre 1939 et fusillé en qualité d’otage le 7 mars 1942 à Evreux.µElu député communiste d’Amiens en 1936, Jean Catelas, secrétaire du syndicat C.G.T.U. des cheminots du Nord, fut arrêté le 14 mai 1941 et guillotiné le 24 septembre à la prison de la Santé à Paris.µEmile Chrétien, cheminot, manœuvre, militant communiste de la Seine, fut arrêté le 23 septembre 1941 et fusillé au Mont-Valérien le 5 janvier 1942.µGeorges Wodli, ouvrier ajusteur, secrétaire de l’Union des syndicats C.G.T.U. de cheminots d’Alsace et de Lorraine, membre du comité central du parti communiste français, fut arrêté le 30 octobre 1942 à Chatou en Seine-et-Oise et transféré au camp de Schirmeck en Alsace annexée. Il serait décédé dans sa cellule le 2 avril 1943 des suites des tortures qu’il avait subies. L.D.