Page précédente
Restituer aux Israélites France d’Abord. Lyon. Lettre dactylographiée. 21 x 29,7 cm. Rés. G.1476 (III-21) fo 344.
La dénonciation des exactions commises par l’occupant et par le gouvernement de Philippe Pétain va de pair avec des mises en garde adressées à ceux qui profitent de la situation pour faire de bonnes affaires. France d’Abord, une organisation clandestine lyonnaise spécialisée dans le renseignement dont l’un des fondateurs est Georges Cotton, gérant de la Société nationale de Propriété d’Immeubles qui a des bureaux 16, rue Victor-Hugo à Lyon, rend publique après la Libération la mise en garde envoyée par ses soins en 1943 et 1944 aux administrateurs de «  biens juifs  », pour reprendre les termes de la loi française d’aryanisation du 22 juillet 1941.µIl s’agit bien d’un courrier personnellement destiné aux acteurs de la spoliation et non d’un tract. Il y est fait état de la décision du Comité Français de la Libération Nationale de «  restituer aux Israélites, dès la cessation des hostilités, tous les biens dont ceux-ci ont été dépouillés sur l’ordre du gouvernement de Vichy  ». Cela peut permettre de cerner la date présumée à laquelle ce type de courrier a effectivement été envoyé par France d’Abord. En effet, c’est par une ordonnance du 12 novembre 1943 que le Comité Français de la Libération Nationale posa la nullité des actes de spoliation accomplis par l’ennemi ou sous son contrôle et annonça la préparation de décrets et d’ordonnances destinés à régler la question.µQuoi qu’il en soit, le caractère dissuasif et même menaçant de ce courrier est évident  : l’administrateur provisoire et l’acquéreur sont désormais dûment informés du fait qu’ils devront rendre des comptes. L.D.