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Le 22 octobre 1942. Tract communiste. Paris. Octobre 1942. Typographié au plomb. 10 x 8 cm. Rés. G.1476 (V-3) fo 89.
Le trait le plus remarquable de la propagande communiste est lié à l’usage qu’elle fait de la mémoire. Le Parti cultive sciemment sa légende en édifiant, puis en pérennisant sa propre mémoire héroïque. Ce papillon dactylographié appelant à commémorer par un débrayage de cinq minutes à 15 heures, le 22 octobre 1942, le premier anniversaire de l’exécution des otages de Châteaubriant en est l’illustration. Le Parti a en effet décidé de faire des otages fusillés de Châteaubriant des icones de sa lutte. Cinq noms sont rappelés  ; parmi eux, deux vont acquérir avant même la Libération un statut héroïque dans la mémoire communiste. Leurs noms sont mal orthographiés, mais il s’agit bien de Jean-Pierre Timbaud et de Guy Môquet. Né le 26 avril 1924 à Paris, Guy Môquet, militant parisien des Jeunesses communistes, fut fusillé à Châteaubriant comme otage le 22 octobre 1941. Il fut érigé dès la période de lutte clandestine en symbole de la Résistance communiste. L.D.