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Conseils à l’Occupé. [Jean Texcier]. [Paris]. Tract dactylographié. 21 x 29,7 cm. Rés. G. 1476 (I-1) fo 29 r°.
Ce texte de quatre pages soigneusement dactylographiées distille des conseils, trente-trois pour être précis, et exhale à sa façon la frustration d’une population qui n’a plus que sa dignité pour seul trésor. Pour le reste, le rédacteur alors anonyme de cette sorte de code de bonne conduite pour vaincus – Jean Texcier, un militant socialiste de 52 ans, employé au ministère du Commerce – se borne à décliner toute la gamme des situations à travers lesquelles les Parisiens peuvent saisir l’occasion de préserver leur honneur. Ce faisant, il tente aussi de rappeler que l’occupant à l’allure débonnaire reste bel et bien l’ennemi.
À distance, soixante-quinze ans plus tard, ces conseils peuvent paraître anodins et presque enfantins. Est-ce là tout ce que Jean Texcier avait dans sa besace à l’usage de ses concitoyens  ? Précisément, oui. Mais on sait que lesdits «  Conseils  » eurent un écho et une influence considérables.
Souvent cités par les résistants et les historiens au point de paraître résumer les parutions de la Résistance balbutiante, les «  Conseils à l’Occupé  » ne sont qu’une manifestation, parmi bien d’autres, des premiers efforts pour recouvrer une confiance que l’effroyable désastre de mai-juin 1940 avait anéantie. L.D.